« Perinde ac cadaver »: obéir toujours comme un cadavre ! Telle est une des devises des Jésuites. Et je découvre, dans la communauté religieuse apostolique que je connais le mieux, combien cela peut être dur d’être en somme envoyé, lors du changement d’année, à un autre endroit, peut-être pas toujours en le souhaitant !
Plusieurs soeurs de cette communauté partent ainsi, cette année; et j’ai plus de mal que par le passé avec ces départs. D’autant que l’une part vers un autre continent, et un pays pas toujours paisible…
Je prends conscience aussi que tous ces « missionnaires », même en pleine France, ont à pratiquer tous les métiers: entretenir une vaste propriété; réparer des locaux ou des machines, que sais-je. Les journées sont longues (ou courtes!), et rythmées par la cloche.
Les bénédictins tels que je les imagine, stables dans leur couvent, m’avaient donné l’impression d’une vie certes austère, mais assez simple; ce que j’en avais vu tout au moins. Dans un ordre apostolique, missionnaire, il faudra peut-être gérer une école en Afrique, faire de nombreux kilomètres dans la brousse; affronter des adversaires.
Le missionnaire était pour moi un être idéal, lointain.
Maintenant ce sont des gens que je considère un peu comme mes frères et soeurs, et cela ne fait pas du tout la même impression.
Additif: Les Dominicains, chez qui j’avais, il y a bien longtemps, pensé entrer, ne m’avaient pas donné cette impression: davantage centrés sur les villes universitaires sans doute. Et les temps, aussi, ont probablement un peu changé.