Au fil des heures…

Bien des gens ont déjà écrit qu’Adam et Eve n’ont pas existé et qu’il n’y a pas eu non plus de « chute » initiale.
Mais il semble qu’ils n’en ont pas tiré les conséquences, liturgiques (les prières eucharistiques sont à revoir), et aussi théologiques, puisqu’on enseigne toujours que Jésus nous « rachète », alors qu’il s’agit d’une montée dans l’amour: dont il nous ouvre la voie en nous montrant ce que c’est qu’aimer, et en nous en donnant les moyens par les sacrements et la vie dans l’Esprit.
(Voir mon texte sur le salut, et bien sûr « Approches« )

Peut-être que Saint Paul se trompe !
Excellente question, de mon point de vue, posée par un éminent bibliste évangélique américain: Imaginons que la science nous prouve, un de ces jours, que l’homme ne vient pas d’un couple unique, et donc qu’Adam et Eve n’ont pas existé, diriez-vous que Paul se trompe (en) ? Ou que nous avons mal lu Saint Paul (en le prenant au pied de la lettre)? Et quelles en seraient les conséquences ?
Comme c’est le genre de problèmes que je soulève dans mon texte « Approches« , je me réjouis vivement de voir que je ne suis pas seul!
Citation: « And (..) I’d say science may be telling us that we’ve been wrong, and I’d welcome the gaining of truth. »

Chantez, dansez!
Pour louer avec tout son corps, et par exemple frapper dans ses mains (je fréquente parfois des groupes charismatiques), il vaut mieux ne pas avoir à tenir un carnet de chant!
J’ai sûrement l’esprit lent, mais je viens ce soir seulement de comprendre que l’écran sur lequel sont projetées les paroles des chants, notamment chez les évangéliques, a l’avantage de libérer les mains des participants!
On danse aussi plus facilement, avec les mains libres!
Elémentaire, mon cher Esprit Saint !
Cela dit, dans les églises qui sont tout en longueur ce n’est pas facile à mettre en oeuvre. Pas non plus si l’on est en cercle, ce qui est pourtant une belle disposition pour l’assemblée…

« Vocation de louer.. »
Youcat, dont je pense beaucoup de bien, m’amène cependant à essayer de réexaminer certaines expressions. Ainsi (p.282) le fait que la vocation des chrétiens serait de louer le Père…
La vocation des chrétiens est de vivre dans l’amour de Dieu et d’en témoigner. Cela crée en moi en effet la louange, mais elle n’est pas – de mon point de vue – le but. Le but c’est la vie dans l’amour: avec mes frères, pour former peu à peu le corps du Christ; avec tous les hommes, en mourant en prophètes comme le Christ.
Je conteste donc la formule de Saint Ignace: « L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu ». Dieu a créé l’homme par amour, pour le faire entrer dans son amour.
Pas tout à fait la même chose, sans que cela exclue de louer et d’honorer; par contre Jésus ne nous appelle plus ses serviteurs… :-)

« Youcat » (catéchisme pour les jeunes): bien !
Sans doute devrais-je dire: excellent! Mais je l’ai encore à peine parcouru. Ce « catéchisme » (trouvera-t-on un jour un meilleur mot?) est vraiment tout autre chose que le peu satisfaisant « Catéchisme abrégé » dont les résumés étaient parfois fort sommaires.
La présentation est agréable: sous film plastique solide (qui évite que les exemplaires en pile dans une librairie s’abîment – mais qui empêche aussi de le parcourir…), « Youcat » a une reliure plastifiée, et un texte abondamment illustré. La mise en page est sympathique. Les questions posées et les réponses proposées sont a priori bien conçues, prenant les sujets sous un angle concret. Voilà un livre utile pour les adultes comme pour les jeunes. Sa sortie est pour moi une sorte d’événement, notamment par son caractère international.
Bravo!
P.S. : Même quand il semble citer le « Catéchisme de l’Eglise catholique », Youcat en est (parfois? toujours?) très loin! Prenez par exemple p.282 le n°516, qui fait référence au paragraphe 2779 du « Catéchisme »: complètement différent! (Il s’agit de « nos expériences humaines de la parenté », y compris les enfants violés par leurs parents – quelle différence de style!).

« Le christianisme n’a pas encore été essayé »…
Je retrouve cette citation de Chesterton, et bien d’autres, souvent intéressantes, sur cette page (en).

Ce que le Christ « a fait », ou bien ce que Dieu fait ?
Je suis parfois frappé, notamment dans des blogs protestants, par l’approche « ponctuelle », en quelque sorte « passée », qui est faite de l’intervention de Dieu dans l’histoire.
Ainsi dans un billet (en), par ailleurs intéressant, sur le fait qu’il ne s’agit pas pour un chrétien de devenir « bon » mais de devenir vivant, je lis: « C’est du narcissisme chrétien que de se centrer sur ce que je fais plutôt que sur ce que le Christ a fait ».
« Ce que le Christ a fait« ! Mais l’Esprit fait! Ce n’est pas du passé, vers lequel il faudrait se tourner!
Centrons-nous sur ce que Dieu, Père, Fils et Esprit, fait et peut faire dans nos vies, si nous lui ouvrons les portes!

Louange et vie dans l’Esprit
Je suis étonné de constater que Merlin Carothers et sa « puissance de la louange » ne sont jamais évoqués dans les textes religieux que je lis.
Je m’en sers quotidiennement; voici un exemple:
Me rendant compte que j’ai tendance à penser du mal de quelqu’un que je connais, je me tourne vers le Seigneur et je le remercie de vouloir me faire sortir de cette attitude; si je puis dire, c’est tout. Mais en fait, cela veut dire que, dans l’Esprit, j’ai confiance que les choses vont changer; que l’Esprit va me changer. Je l’ai encore constaté vis à vis de quelqu’un d’autre ce matin.
8.06 – Après avoir écrit ce qui précède, je pensais à « Croyez que vous l’avez déjà reçu, et cela vous sera donné » (Mc 11,24 ); mais pour moi, c’est par la louange.
La louange, sous forme de joie intérieure choisie, joue aussi sur le plan psychologique, en liaison avec les injonctions paradoxales.

« Stratégie missionnaire », ou présence au monde?
Dans des blogs américains – souvent protestants – on évoque les changements actuels du monde, et la façon dont les chrétiens devraient revoir leur « stratégie missionnaire ».
Personnellement je m’intéresse à être homme parmi les hommes, et à aimer. Certes, en tant que membre d’une église, j’ai – ou devrais avoir – le souci de faire connaître ce qu’elle est et propose. Mais cette stratégie missionnaire, protestante, me fait beaucoup penser à ce que j’ai souvent reproché aux papes: de vouloir « faire connaître la vérité » aux hommes; de ne pas se placer dans un dialogue à égalité.
Certes il y a le fameux « Allez et enseignez! » de Matthieu (28,20), mais c’est la suite du verset précédent: c’est aux disciples qu’il faut enseigner.
Ce n’est pas en croyant enseigner le monde que l’on fera des disciples. C’est en aimant, et en témoignant lorsque l’Esprit nous y invite. C’est lui qui définit la stratégie.

Prier, c’est être présent
Beaucoup de chrétiens semblent avoir du mal à prier dans une assemblée bruyante, ou lorsque la façon dont la messe se déroule « ne leur plaît pas ».

Pour moi, prier, c’est être vraiment conscient que Dieu est là, et que chacune des personnes qui sont là font partie de son royaume, de la « communion » à développer.
Ce n’est pas s’abstraire pour créer un lien entre je ne sais quels sentiments intérieurs et une certaine idée de Dieu.
C’est penser aux autres, présents, avec amour. C’est contribuer à créer, par mon attitude intérieure d’amitié envers tous les présents, cette communion des saints qui est présence de Dieu.

« Quoi que tu me demandes… » ?
Dans un blog américain, je lis: « Je voudrais être un chrétien capable de dire à Dieu: ‘Quoi que tu me demandes, ô Dieu, je le ferai! ». Et le blogueur s’accuse: il pense qu’il ne sera pas toujours capable de faire ce que Dieu lui demandera…
L’attitude spirituelle sous-jacente me laisse perplexe: c’est vrai que l’on rencontre des croix dans sa vie, et que les accepter n’est pas évident, mais pourquoi penser que Dieu va demander des choses au-delà de nos moyens? « Quoi que tu demandes! » Eh beh! Pourquoi ne pas simplement vivre l’amour, dans l’Esprit, sans imaginer, si l’on est par exemple de type « Nazareth » (spiritualité de la vie discrète dans l’amour), que Dieu va nous « demander » (par quel signe bien discernable, d’ailleurs?) de devenir comme Saint François Xavier un missionnaire infatigable, si ce n’est pas notre charisme?
Cela dit je reconnais qu’il peut arriver, dans la prière, de dire à Dieu que l’on se donne entièrement et qu’on accepte ce qu’il choisira de nous faire faire ou vivre. Mais il n’y a pas là l’aspect volontariste qu’a le « je voudrais » du blogueur que j’ai cité.
Et puis, ce n’est pas nous qui « faisons » (comme il dit); c’est l’Esprit qui fera en nous.

Dieu est là.
On a l’impression que, pour beaucoup de chrétiens, Dieu – Jésus – a été là dans le passé, et puis qu’il sera là à nouveau à la « fin des temps ». Mais que pour l’instant, il n’est pas vraiment là; il est « là haut ». On ressuscitera « un jour »…
Alors que pour moi les dimensions spirituelles, bien qu’invisibles, sont aussi réelles et présentes que le monde que nous voyons; on ne pense pas toujours à elles, évidemment, mais elles font partie du réel actuel dont j’essaie de tenir compte dans mon action. L’au-delà est là.
Ceux qui ont peur de Dieu, par exemple parce qu’ils raisonnent en termes volontaristes (« je ne fais pas tout ce que Dieu demande »), ont sûrement plus de mal à accepter cette perspective. Mais si on a vraiment compris que Dieu est amour, et qu’il nous transforme à partir de ce que nous sommes, on a plutôt un allié « tout près » (et non « là haut »).

Péché et imperfection (note rapide)
Le péché est-il « imperfection »? Oui et non.
Il y a beaucoup d’imperfections qui ne sont pas des fautes contre l’amour!
Et inversement, beaucoup de péchés relèvent des passions, peurs, désirs, etc., que l’on ne peut pas appeler en soi « imperfections ».
Ces passions relèvent de notre nature animale, limitée, incarnée. Les chrétiens ne considèrent pas que ce soit une imperfection d’être incarné, mais il nous faut « monter »..
Jésus nous aide par rapport à ces passions: faut-il dire que grâce à lui on les « maîtrise »? Je n’aime pas ce mot (volontariste). Qu’on les sublime? Je ne sais pas. Qu’on les dépasse? Peut-être un peu.
Une phrase de Mgr Podvin que je découvre à l’instant: « On ne se protège de soi que par l’humilité ». J’ajouterais: et la grâce (l’action de l’Esprit en nous).

Vivre de la vie de Jésus, en s’appuyant sur sa parole, sa personne concrète, et ce qu’a été sa vie (Jean 6,51):
« Le pain que je donnerai c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Par ces quelques mots, Notre-Seigneur franchit une étape décisive dans la révélation de son identité. Ce n’est plus seulement par sa Parole qu’il nourrit ceux vers qui le Père l’envoie (cf. Dt 8, 3), mais par sa chair – entendons : par sa personne concrète. Devant l’étonnement scandalisé des Juifs, Jésus insiste en ajoutant un autre élément, à savoir le sang, symbole de la vie.  Père Joseph Marie Verlinde    http://www.homelies.fr

Lire la suite, qui montre bien le lien avec l’agneau de la sortie d’Egypte.

La récente mise à pied d’un évêque australien qui s’interrogeait sur la question de l’ordination des femmes m’amène, au-delà de ma difficulté à garder mon calme, à réfléchir sur le développement rampant de l’infaillibilité à travers des décisions de Jean-Paul II, appuyé par celui qui était alors le Cardinal Ratzinger. Un texte de John Allen (en) m’a aidé à faire le point.
Il est déjà surprenant de découvrir que c’est le Concile Vatican II qui a ouvert la porte! Dans la constitution “Lumen Gentium”, le paragraphe 25 prévoit que le Pape puisse proclamer, “par un acte définitif”, “un point de doctrine touchant la foi ou les moeurs”. En 1994, Jean-Paul II publie la lettre apostolique “Ordinatio Sacerdotalis” qui affirme que l’Eglise “estime ne pas avoir autorité pour conférer le sacerdoce aux femmes” et que “cela doit être considéré ainsi définitivement par tous les fidèles”.
C’est quelques années plus tard (1998), à l’occasion du Motu Proprio “At tuendam fidem” et de la “note doctrinale” qui l’accompagnait, qu’est apparu clairement le fait qu’il s’agissait d’infaillibilité… Et la liste des sujets mentionnés est large.
Le cardinal  Ratzinger a expliqué à l’époque (cf texte de J. Allen cité plus haut) que cela concernait des doctrines reliées aux vérités de foi soit par des relations historiques (exemple: l’invalidité des ordinations anglicanes), soit par des relations logiques (cas de l’ordination des femmes notamment).
C’est ce dernier point qui m’inquiète, la notion de relation logique étant floue: le réel ne s’énonce jamais en termes “logiques”, et on peut “démontrer” facilement une chose et son contraire.
J’attends en tremblant la prochaine décision “irrévocable” d’un Pape…

Pas d’auberge à Emmaüs !
Saint Paul n’était pas sur un cheval lors de sa conversion, et de même il n’y a pas d’auberge dans le récit d’Emmaüs (Luc 24,13), contrairement à ce que l’on entend ou lit souvent. Les deux « pélerins » rentrent chez eux…
Egalement, il n’est pas question de « Simon-Pierre » au verset 34, contrairement à ce qu’écrit la traduction liturgique, mais de « Simon »: Pierre Perrier ( pdf, note en bas des pages 4 et 5), voit dans ce récit le témoignage de deux personnes, dont l’une est nommée au début (Cléophas) et l’autre à la fin (Simon).
Une remarque amusante pour finir: et si la personne qui accompagnait Cléophas était tout simplement… Mme Cléophas, qui avait été présente au pied de la croix?
Additif: Le texte grec, différent de ce que dit Pierre Perrier, permet cependant peut-être son interprétation.

Les prêtres lisent leur messe…
C’est assez sidérant, quand on y réfléchit, de constater que de très nombreux prêtres (la plupart en fait) ont le nez baissé sur leur livre quand ils lisent par exemple la prière eucharistique! Depuis le temps qu’ils la lisent – je parle des plus courantes – ils devraient quand même avoir fait l’effort de la savoir par coeur et de regarder l’assemblée ! (ou encore de prier, yeux fermés ou ouverts, tournés ou non vers le ciel).
Bizarre, non?

Petits cubes de pomme…
Vous avez une envie de grignoter? Prenez une pomme, et débitez un de ses quartiers en petits cubes (une trentaine!). Cela vous fera une belle assiette apéritif, qui se mangera plus lentement que si vous mordiez directement dans le quartier.
C’est moins calorique que des petits cubes de fromage! Et cela fait bien mâcher (surtout si vous laissez la peau).

L’espérance, c’est la confiance que Dieu continuera à nous accompagner (« votre grâce en ce monde » – acte d’espérance). C’est la foi continuée en quelque sorte.
J’avais été extrêmement insatisfait de l’encyclique « Spe salvi« , à la fois par son mélange entre foi et espérance, et par son insistance trop grande sur l’au-delà. Je retrouve un texte (colonne de droite) où je reprends cela.
« La vie n’est pas un voyage sans signification et sans espoir » nous disait le prêtre ce midi. Les chrétiens ont l’espérance, c’est plus fort que l’espoir.

Jean-Paul II et Ben Laden: Je suis frappé par la quasi-coïncidence de date, dont je doute qu’Obama l’ait vraiment voulue, entre la béatification de Jean-Paul II et la mort de Ben Laden.
Jean-Paul II était, disent ceux qui l’ont approché, « un bloc de prière »; et il n’est guère discuté qu’il a joué un rôle majeur dans l’effondrement du bloc soviétique.
Un témoignage très intéressant est donné par un musulman sur le rôle de Jean-Paul II par rapport à l’Islam.
Puisse la prière de tous, dont celle de Jean-Paul II, changer les relations avec les musulmans et diminuer le terrorisme islamique!