Un prêtre m’a indiqué les conseils qu’un évêque donne à un nouveau prêtre, qui arrive dans une paroisse – surtout si c’est dans une culture différente de la sienne:
– La première année, tu écoutes ! Tu observes, mais tu te tais. – La deuxième année, tu poses des questions. – Et la troisième année, tu commences à donner des orientations pastorales…
C’est tout!
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Conseils d’un évêque
Je suis frappé par le fait que certains prêtres donnent la communion comme une sorte de geste automatique, vite ! vite ! Regardent-ils seulement la personne qui est en face d’eux…?
Il y a aussi, heureusement, des prêtres qui prennent le temps! J’en connais au moins deux, dont l’un ou l’autre vient parfois là où nous allons à la messe en semaine. Ils me regardent avec un sourire, puis disent lentement: « Le corps du Christ, Philippe! » On a alors le temps de partager ensemble ce bonheur qu’est le corps du Christ. On n’est pas stressé, préoccupé de laisser la place au suivant; on reçoit posément l’hostie, et on prie!
Lorsque ma femme Catherine ou moi donnons la communion, nous le faisons lentement ! Chaque personne qui arrive devant nous mérite qu’on la regarde, qu’elle soit vraiment là, qu’elle soit prête à ce partage que sera le don de l’hostie.
Il y a beaucoup de monde? Cela durera longtemps? Et alors? Pourquoi le partage du corps du Christ ne prendrait-il pas dix ou quinze minutes? N’est-ce pas un moment favorable pour la prière? Et souvent on pourrait facilement augmenter le nombre de points de communion…
C’est un moment majeur de la messe, traité parfois comme un geste mécanique…
Prions le Seigneur!
P.S.: … et puis ils n’attendent pas que l’on ait dit « Amen » pour tendre l’hostie…
Quelle tristesse que Catherine Labouré, dont la fête tombe aujourd’hui 28 novembre, n’ait même pas droit à une mention dans la liturgie d’aujourd’hui (Prions en Eglise n’en parle absolument pas).
Il s’agit pourtant d’une sainte assez particulière, tant par sa vie que par i. la médaille miraculeuse et ii. le fait que son corps soit incorruptible!
Cette médaille, dont elle a reçu le dessin par une apparition de la Vierge, comporte la mention « conçue sans péché », et a contribué à la décision du Pape de proclamer l’immaculée conception; elle est aussi, notamment, à l’origine de la conversion d’un des frères Ratisbonne, qui ont créé la congrégation de Sion; et sûrement de quantité d’autres bienfaits spirituels!
Les saints dont le corps est resté incorruptible après la mort ne sont pas si nombreux (voir éventuellement l’étude de Pierre Jovanovic « Enquête sur l’existence des anges gardiens », qui en donne une liste).
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Catherine Labouré !
Apprends-moi comment, moi, je peux aimer mieux et plus !
A la suite d’un moment où j’ai été tendu et ne me suis pas comporté avec amour, j’ai eu le réflexe de dire à Dieu: « Apprends-moi à aimer.. » Et ensuite j’ai pensé: non, tu peux être plus spécifique: demander à Dieu de te montrer comment toi tu peux aimer plus et mieux.
Non pas, en somme, une prière générale, aussi instante soit-elle, mais une demande plus précise!
Le Seigneur répond en général.. – non, toujours – aux demandes !
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Apprends-moi comment aimer!
La prière de conclusion citée ci-dessus revient souvent, un peu trop souvent en fait, à la fin des messes.
On peut réfléchir sur les prières de la messe de deux façons: – soit on se place du point de vue du chrétien qui participe à la messe; – soit on se place du point de vue du non croyant qui entend cela.
De mon point de vue de chrétien, dans ma spiritualité, la prière citée ci-dessus n’a aucun sens. Je me sens assez avancé dans la vie spirituelle pour ne pas pouvoir imaginer, même un instant, de vivre « sans Dieu ». Alors, pourquoi dirais-je cela à Dieu? Il y a tellement de choses plus intéressantes, plus importantes, à lui dire et à lui demander !
Et si on pense à un non croyant qui entend cela, est-ce l’idée de Dieu que nous voulons lui communiquer?
Mais je n’ai aucun espoir de pouvoir jouer un rôle dans les décisions liturgiques de ce type ! Je n’ai ni doctorat dans ce domaine, .. ni ordination sacerdotale.
Cela dit, un ami prêtre me disait un jour – je l’ai peut-être déjà écrit – qu’il y a dans les prières de la messe des passages qu’il lit en essayant de penser à autre chose… D’autres prêtres, ou des communautés qui osent prendre des initiatives, changent les textes, et cela peut être un vrai régal, quand cela ne va pas trop loin, surtout si c’est fait d’une façon profondément biblique.
Un dernier point: pourquoi les prêtres doivent-il lire les prières du missel, et non regarder l’assemblée, pour prier avec l’assemblée? De peur qu’ils se trompent, en ce moment solennel? Le Christ était-il solennel?
Additif 31.5 : Notre fils François, prêtre (ccn), me transmet la prière en question, telle qu’est formulée dans d’autres langues. Cela donne, pour ce qui est de la première partie: LATIN: « Pópulo tuo, quaesumus, Dómine, adésto propítius (..) » ANGLAIS: « Graciously be present to your people, O Lord… » Quant à l’espagnol, il utilise un texte complètement différent: « Dios todopoderoso y eterno, que en la resurrección de Jesucristo nos has renovado para la vida eterna, (..) » !
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur « Sans toi notre vie tombe en ruines » : Misère des prières de la messe…
Je suis en train de lire, plus ou moins simultanément, un livre sur Israël (« Startup Nation ») et un livre sur le Japon (« Un pays très incorrect »).
L’auteur du livre sur le Japon, Jean-Marie Bouissou, décrit sans chercher à la minimiser la pression sociale extrêmement puissante qui s’exerce dans tous les aspects de la société japonaise, où il s’agit de faire corps, d’accepter les règles et de les suivre méticuleusement.
Au contraire, Israël est le lieu d’une confrontation permanente et libre des opinions, un laboratoire d’idées extraordinaire, où tout est toujours à confronter, à analyser, à remettre en cause. Les nombreux exemples donnés par les auteurs du livre (Dan Senor et Saul Singer – livre en anglais) montrent combien les conditions de la vie en Israël, avec notamment le risque permanent de guerre, affutent les esprits et remettent en cause les idées trop simples: d’où notamment la réussite exceptionnelle des startups israéliennes.
Le contraste entre les deux pays est incroyable. Senor et Singer donnent notamment diverses comparaisons internationales (USA, Singapour etc.), pour montrer combien l’attitude d’esprit des israéliens est plus ouverte. Livre de publicité pour Israël? Pas vraiment; surtout une réflexion solide sur les attitudes intellectuelles et humaines efficaces, et libres, créées par la situation du pays.
A noter simplement une curieuse maladresse au début du livre sur Israël, qui s’ouvre sur un exemple qui fut finalement un échec retentissant. Sinon le lecteur de Science-Fiction que je suis pense à la fois, en le lisant, au « Monde des Non-A » et à « Dosadi », comme des exemples de ce qu’est Israël !
Et quant au Japon, quoi qu’en dise Jean-Marie Bouissou qui y vit avec ses enfants, son livre me découragerait plutôt, pour ma part, de m’y rendre…
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Japon, Israël: un contraste incroyable
Je viens de faire à Jérusalem un séjour très court (pendant lequel en plus je suis tombé malade!) Ci-après quelques remarques simples, pour celles et ceux qui n’y sont pas encore allés.
-La « vieille ville » est plus grandequ’elle ne semble l’être sur les plans: Quand on regarde les plans, la vieille ville est une sorte de petit carré. En fait il faudrait compter, sur de mauvais pavés montants et descendants, quelque chose comme 1 km 1/2 si l’on voulait en faire une traversée de part en part; et ce ne serait évidemment pas la bonne façon de l’explorer, car le nombre de « points d’intérêt », y compris des époques romaines et juives, y est tout simplement considérable! Quant à faire le tour des remparts, c’est possible en principe, mais cela fait sans doute quelques 6 kilomètres, avec de nombreux escaliers, et n’apprendra pas grand chose.
–La vieille ville n’est pas plate ! Le reste de la ville non plus, et de loin. Quand on la chance, comme ce fut notre cas, de loger à l’Ecce Homo, qui est une des meilleures maisons d’accueil de pélerins, on dispose, depuis la terrasse, d’un point dominant. Et ce qu’on voit devant soi, c’est la vieille ville, et uniquement elle: dont les toits descendent d’abord vers une zone centrale, puis remontent peu à peu, avec sur le fond, dominant en quelque sorte le panorama, le Saint Sépulcre et quelques autres églises. On ne voit pas le reste de Jérusalem, au-delà.
-Le mont du Temple, ou « esplanade des mosquées », est extrêmement vaste: imaginez que vous vous promenez dans les jardins des Tuileries! Vraiment inattendu. Les deux mosquées, dont celle qui se situe à l’emplacement du centre de l’ancien temple, ont certes une certaine dimension, mais sont peu de choses au milieu de ces jardins.
–Quand on sort de la vieille ville du côté du rempart de l’esplanade (porte des lions), on découvre… une route en lacets qui descend vers le fond du ravin du Cédron; en bas, au milieu des embouteillages et des cars de touristes, il y a le jardin des Oliviers. Et en face, la colline suivante, c’est le mont des Oliviers, d’une hauteur respectable, parsemé d’une alternance de bâtiments profanes et religieux… Sur la droite par contre la vallée s’enfonce assez profondément : 100 ou 200 mètres plus bas !
–Ne croyez pas tout ce qu’on vous raconte ! Chaque confession chrétienne ou presque a voulu avoir ses lieux propres. Et on a créé, pour les pélerins, des lieux ou itinéraires complètement fictifs! Ainsi la « Via dolorosa », itinéraire que le Christ serait censé avoir suivi en portant sa croix. Elle a été créée par les franciscains au 14° siècle: c’est un chemin de croix comme il y en a dans nos églises, mais on pense maintenant que le Christ n’a absolument pas parcouru cet itinéraire qui part de la citadelle Antonia. De même, exemple minuscule, des protestants ont voulu proposer un lieu qui ne soit pas une église, et ont créé un site appelé « La tombe dans le jardin » (hors de la vieille ville, près de la porte de Damas). Joli site à vrai dire – tombe ancienne d’un personnage important sans doute.
Ne manquez pas, dans la vieille ville, près du Hurva square, le « Cardo », rue romaine découverte par les archéologues. Egalement intéressante la visite en sous sol des « fondations » du mur du Temple – à condition de bien comprendre les explications du guide, en anglais.
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Trois jours à Jérusalem
Je lis cette phrase de Teilhard de Chardin, dont je suppose qu’elle est authentique: « La seule religion acceptable pour l’Homme est celle qui lui apprendra d’abord à reconnaître, aimer, et servir passionnément l’univers dont il est l’élément le plus important. »
Il y a certes le « d’abord », qui nuance un peu le propos, mais néammoins je vois – à nouveau – combien je suis loin de Teilhard, depuis toujours.
-Est-ce à nous de dire ce qui est « la seule religion acceptable » ? -S’agit-il de « servir l’univers »? Et en plus « passionnément » ! -L’homme est-il l’élément le plus important de l’univers ?
Pour moi – rien de nouveau dans ce que je vais dire – c’est Jésus et Jésus seul qui nous montre la bonne façon d’être et d’aimer: jusqu’à en mourir. Quant à l’univers, nous n’en voyons qu’un tout petit bout: il a d’autres dimensions (y compris peut-être temporelles) ! Et peut-être – probablement même – y a-t-il d’autres espèces intelligentes dans les galaxies…
Peut-être qu’en l’exprimant très différemment, le texte de Teilhard pourrait rester utile: reconnaître notre planète Terre (y compris avec ses éventuelles sautes d’humeur) et la respecter! La passion, par contre, je la réserve à mes frères et soeurs humains!
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur A propos d’une phrase de Teilhard
Je suis toujours désolé quand je lis, sous la plume d’un auteur chrétien connu, une phrase comme celle-ci: « (l’) avenir du christianisme menace de lui faire bientôt défaut s’il s’identifie à la religion chrétienne, de moins en moins pratiquée »
Je dirai plus loin qui est l’auteur de cette phrase, symptomatique pour moi d’une attitude « humaine, trop humaine ». Est-ce au nombre de chrétiens que l’on doit juger le plan de Dieu? Jésus n’était-il pas, le premier, un terrible échec, en mourant sur la croix !? :-)
« Toi, viens et suis-moi! » nous dit le Christ: je crois que son amour peut me guider; et que l’au-delà est présent ! Ma foi ne dépend pas de statistiques.
La citation ci-dessus est de Joseph Moingt, page 33 de son livre « L’esprit du christianisme ».
Dieu a mené Israël; Dieu mène les chrétiens. Et quand bien même tous les chrétiens mourraient, Dieu mène l’ensemble des hommes. Et, au fait, tout le monde se retrouvera dans l’au-delà.
Ce qu’il faut, c’est expliquer ce qu’est l’amour selon Jésus, et vivre dans l’Esprit.
t!
ET AUSSI… Dans le même livre (pp.64-65) je lis que « ce ne sont pas les religions qui ont inventé le concept de révélation (..) mais l’angoisse de l’homme. » Egalement, plus loin, que « on ne peut pas retrouver le fil directeur d’une inspiration des Livres sacrés des juifs ». Et encore: « Qu’on ne peut pas (continuer à) présenter les points essentiels de la foi au Christ ressuscité , fils de Dieu , comme des vérités indiscutables (..) alors qu’ils sont discutés ouvertement par des gens informés »…
Disons-le clairement: Joseph Moingt n’est plus chrétien (quand il écrit tout cela).
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Vivre dans la foi!
Un récent article de Benoit XVI-Ratzinger a été peu apprécié par certaines communautés juives.
Joseph Ratzinger-Benoit XVI explique en effet que « une interprétation théologique de l’Etat d’Israël, qui relie la fondation de l’Etat juif à la promesse biblique de la terre, est impossible selon la compréhension chrétienne”.
Je suggère pour ma part que « imparfaite est notre science, imparfaite est notre connaissance » ! (Saint Paul).
Est-ce aux chrétiens, si titrés soient-ils, de décider ce que Dieu a prévu pour Israël?
Le problème des intellectuels, c’est que souvent ils oublient que l’essentiel nous dépasse (n’est-ce pas, Saint Ex?)
Il s’agit d’aimer. Et pas de remplacer l’amour, ainsi que la foi, par des raisonnements. C’est le problème des intellectuels, et de l’Eglise, en tout temps.
(Billet d’humeur, je le reconnais: « Tais-toi donc, grand Jacques / Joseph…! Que sais-tu du plan de Dieu? »)
Post Scriptum – Je pense à la fin de l’épisode de l’aveugle né: « Vous dites ‘nous savons’ – c’est pourquoi vous restez aveugles » (Trad Ph.L. / Le R.A.)
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Les intellectuels aiment-ils?
Un ami réfléchit, sur Facebook, à l’attitude très négative de « l’Eglise » sur la sexualité, à travers les siècles. Il l’assimile au refus du plaisir, à un sentiment de honte. Je ne partage pas cette idée qu’il s’agisse d’abord de plaisir. Il s’agit fondamentalement de relation humaine; et l’homme (je parle surtout du point de vue masculin) le ressent, même vaguement, lorsqu’il se masturbe.
Et s’il s’agit, non de masturbation, mais de relation avec une femme, alors il est clair que cette relation engage ! La culpabilité éventuelle ressentie lors de relations adultérines résulte notamment du fait que la relation sexuelle est faite pour unir deux êtres, et pas pour un plaisir occasionnel. C’est bien l’amour, au sens le plus fort, dont il s’agit.
La réflexion des chrétiens à travers les siècles a porté me semble-t-il largement sur la difficulté de maîtriser la sexualité: d’affronter les désirs ou pulsions qui naissent en nous; afin de vivre dans l’amour, au sens que Jésus nous a appris a donner à ce mot.
Au XXI° siècle (et déjà avant), la question est d’être épanoui et non refoulé: de comprendre et d’accepter ses ressentis. J’oserai dire: de se faire de la sexualité une amie.
Cela fait partie du progrès spirituel (la psychologie n’y suffit pas).
Chesterton a écrit:
« En ce qui concerne le sexe, les hommes particulièrement sont déséquilibrés de naissance; nous pourrions presque dire qu’ils sont fous. Ils atteignent difficilement la santé mentale avant d’atteindre la sainteté. »
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Christianisme et sexualité
Un ami non chrétien me dit: « L’expression Puissance de l’amour que tu emploies dans ton livre Le Royaume, c’est quoi? Cette expression n’a pas de sens pour moi… »
Et je me rends compte que les non croyants ont a priori l’idée que si « Dieu » existe (s’il existait), c’est/ ce serait une sorte de personne très puissante, un roi, un dictateur supérieur.
Ce n’est absolument pas ma vision des choses. Je me représente, je ressens/comprends « Dieu » comme un vaste environnement qui nous englobe !
Comme un océan, et non comme un roi « tout puissant ».
La puissance de Dieu s’exerce notamment à travers des milliers de micro-actions (enfin, pas micro pour ceux qui en bénéficient!). Et surtout, le monde est le lieu d’un combat.
Parler avec Dieu, c’est percevoir une dimension supplémentaire du réel:
Une dimension d’amour; la Puissance de l’amour, énergie vivante.
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Dieu comme un océan… (« Puissance de l’amour »)
« Perinde ac cadaver »: obéir toujours comme un cadavre ! Telle est une des devises des Jésuites. Et je découvre, dans la communauté religieuse apostolique que je connais le mieux, combien cela peut être dur d’être en somme envoyé, lors du changement d’année, à un autre endroit, peut-être pas toujours en le souhaitant !
Plusieurs soeurs de cette communauté partent ainsi, cette année; et j’ai plus de mal que par le passé avec ces départs. D’autant que l’une part vers un autre continent, et un pays pas toujours paisible…
Je prends conscience aussi que tous ces « missionnaires », même en pleine France, ont à pratiquer tous les métiers: entretenir une vaste propriété; réparer des locaux ou des machines, que sais-je. Les journées sont longues (ou courtes!), et rythmées par la cloche.
Les bénédictins tels que je les imagine, stables dans leur couvent, m’avaient donné l’impression d’une vie certes austère, mais assez simple; ce que j’en avais vu tout au moins. Dans un ordre apostolique, missionnaire, il faudra peut-être gérer une école en Afrique, faire de nombreux kilomètres dans la brousse; affronter des adversaires.
Le missionnaire était pour moi un être idéal, lointain.
Maintenant ce sont des gens que je considère un peu comme mes frères et soeurs, et cela ne fait pas du tout la même impression.
Additif: Les Dominicains, chez qui j’avais, il y a bien longtemps, pensé entrer, ne m’avaient pas donné cette impression: davantage centrés sur les villes universitaires sans doute. Et les temps, aussi, ont probablement un peu changé.
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur « Ac cadaver » (« Comme un cadavre »)
Quand un peintre représente le ciel ou un autre aspect de l’au-delà, il transcrit simplement son idée du moment, rien de plus. De même pour ce qui suit.
Première image: j’imagine que dans l’au-delà nous serons en petits groupes, un peu comme les apôtres et disciples entourant Jésus; en étant guidé par une présence céleste non définie: présence du Seigneur (« ange »?). Avec cette présence, nous parcourrons des contrées diverses de l’au-delà; vivrons des événements divers. Parfois nous serons mêlés à des foules plus importantes. Nous apprendrons, peu à peu, comme les disciples ont appris avec Jésus; l’apprentissage commencé sur terre continuera…
Deuxième image: dans une chapelle, un assez petit groupe, en arc de cercle; et, face à nous, deux présences lumineuses. Peut-être ressentirons-nous l’une comme plutôt masculine, et l’autre comme plutôt féminine. Nous prierons; nous louerons. Nous adorerons (aux deux sens du mot !!! ).
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Deux « images » de l’au-delà
Bon, j’ose écrire la façon dont je prie le « Je vous salue Marie » ces jours-ci.
J’imagine Marie, « là haut » mais « présente à moi »: je lui parle, et elle me confirme qu’elle reçoit ma prière!
Et pour cela une méthode incroyable: syllabique…
Je dis une syllabe, et attends qu’elle se répète en moi en écho; un peu comme si j’imaginais que Marie répète derrière moi la syllabe. Et alors je dis la syllabe suivante.
Si j’utilise cette méthode, c’est clair, c’est pour prier très lentement (Un « Je vous salue Marie « prend » plus de deux minutes…). Mais aussi c’est une façon de me sentir près de la Vierge. Près de Dieu.
J’adopte ensuite une méthode par mots, un peu moins lente, et plus significative: répéter chaque mot.
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Le « Je vous salue Marie » en écho
Un ami propose sur Facebook une citation de Louis Evely: « Chacun de nous deviendra le Dieu qu’il contemple (…) Car contempler, c’est devenir ».
Intéressant sans doute, et vrai sous un certain angle.
Mais il faut aussi garder en tête me semble-t-il que, dans la vie chrétienne, la contemplation n’est habituellement pas la première étape, ni même la deuxième.
La première véritable étape, c’est l’entrée dans une relation personnelle avec Dieu; c’est la décision de foi: « Je crois en toi; je crois que tu es vivant, présent ».
Et la deuxième étape, c’est, dans la prière, l’engagement concret de notre vie sur la base de notre foi.
Il est vrai qu’on a forcément, implicitement, une façon de « penser Dieu ».
Mais la véritable contemplation passe peut-être d’abord par la prière sur la base de passages d’évangile, en « se représentant la scène ».
En contemplant Jésus.
La première étape pour un chrétien, c’est la décision de foi; c’est un acte de volonté, pour choisir de croire ce que Jésus nous a dit; ce que Dieu nous dit.
Ensuite, la vie chrétienne, la spiritualité, c’est d’être attentif aux diverses façons dont Dieu peut nous parler: cela peut-être une phrase de la Bible, un ami, ou un événement, etc.; ou encore une jolie branche d’arbre, pendant qu’on se promène..
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur La décision de foi
J’imagine que, dans certaines réunions, la méthode suivante pourrait être utilisée/utile:
Un imprimé du modèle ci-dessous est distribué aux participants, en plusieurs exemplaires (pour le cas où ils voudraient poser plusieurs questions). Pendant que la réunion se déroule, à tout moment, les participants peuvent écrire sur cet imprimé, et transmettre à la table de présidence. Le voisin du président (vice-président ou secrétaire de séance) reçoit ces questions, et décide éventuellement de proposer au président (ou à l’orateur) de prendre en compte telle ou telle de ces questions; sans qu’il y ait nécessairement à faire intervenir l’auteur de la question: ce qu’il a écrit devrait être suffisamment clair.
L’utilisation de cette méthode peut être différente selon les groupes: très souple dans certains cas, plus encadrée dans d’autres.
Voilà, je vous livre cette idée FWIW (pour ce qu’elle vaut!)
Banal sans doute… Mais je ne l’ai jamais vu utilisé …
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Une feuille pour les questions en réunion
Un ami me signale le livre de Mgr Doré « A cause de Jésus » (2011). Il y est dit que l’Eglise est là pour appeler à la perfection.. (Tiens tiens, toute une vision du péché est derrière, aussi !).
Je lui ai répondu que je n’étais pas d’accord!
Le problème commence là.
Pour moi l’Eglise nous aide à apprendre à aimer, ce qui est bien différent.
(Si je comprends bien, les tenants de la thèse de Mgr Doré pensent que plus on monte en sainteté moins on fait de péchés. Alors que je pense pour ma part – voir « Le fait Jésus » – que plus on monte en sainteté plus on a conscience de ses péchés; ce qui n’est pas le contraire, mais est fort différent. )
Allez je me risque: on pourrait dire que des choses qui n’étaient pas « des péchés » commencent à être perçus comme des manques d’amour, à mesure que toute notre dureté humaine naturelle s’assouplit (se fissure?) et laisse la place à une vision plus affinée de ce qui est possible dans l’amour. Ce qui peut se dire aussi, de façon un peu raccourcie: plus je monte dans l’amour, et plus je découvre mon péché – mes manques d’amour.
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur Perfection, ou amour?
Un documentaire qui passera à la télévision le 1° avril est présenté dans la revue du « Jour du Seigneur » que je viens de recevoir. Une phrase m’y a attristé – rendu furieux en fait; car je l’attribuais à tort à la rédaction du « JdS ». Peut-être la journaliste qui a fait l’interview n’est-elle pas chrétienne, ce qui serait une explication.
En reportage en Irak, les auteurs du film ont rencontré une femme française de 39 ans, chrétienne (« protestante » – évangélique?), venue comme volontaire au coeur de la guerre. L’article décrit bien le contexte, impressionnant, où ils ont rencontré cette femme: « Autour de moi c’était un vrai cauchemar, des blessés partout (..), des balles qui sifflent en permanence, la menace de kamikazes », etc. La femme « court sans arrêt, ne s’arrête jamais d’aider »; et aussi fouille les femmes qui entrent à l’hôpital, etc.
« Selon ses dires, indique la journaliste, Dieu lui aurait confié une mission (..) » Et plus loin: « Aude prétend que c’est Dieu qui lui donne la force d’accomplir sa mission »…
Bon, si on lit l’article à tête reposée il montre un témoignage fort de chrétienne engagée. Mais le verbe « prétend » ci-dessus – maladresse de style sans doute – m’était resté en travers de la gorge. Alors que le même numéro célèbre les 800 ans de présence des Dominicains à Paris.
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur « Elle prétend.. »