Connaissez-vous Erri de Luca? Je le découvre, et vous offre ces deux textes: Une discussion à son sujet entre deux journalistes, vraiment pas d’accord, et cet extrait du livre « Une tête de nuage », sur Marie et Joseph:
Magnifique, non?
Connaissez-vous Erri de Luca? Je le découvre, et vous offre ces deux textes: Une discussion à son sujet entre deux journalistes, vraiment pas d’accord, et cet extrait du livre « Une tête de nuage », sur Marie et Joseph:
Magnifique, non?
Je retrouve, sous ce titre, un bref texte que j’ai écrit (1979 ?)
! !
Une bonne nouvelle, que je viens seulement d’apprendre par mon ami le père X. :
Nous n’aurons pas à dire: « C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute ! »
Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, il y avait un désaccord depuis plusieurs années entre, d’une part les Conférences épiscopales francophones, et d’autre part la « Congrégation pour le culte divin », concernant plusieurs phrases du nouveau missel officiel francophone (comportant notamment la nouvelle traduction du Notre Père): la mise en vigueur de celui-ci était donc bloquée depuis plusieurs années.
« Rome » (en la personne du Cardinal Sarah, préfet de la dite congrégation) exigeait que le missel francophone soit strictement fidèle à la version latine, considérée comme la référence. Cela conduisait notamment à abandonner l’actuel « Oui, j’ai vraiment péché » dans le Confiteor au début de la messe, pour revenir à l’antique « C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute »..
Le Pape a tranché en septembre dernier, d’abord en réaffirmant l’autorité des conférences épiscopales, puis en « recadrant » explicitement le cardinal Sarah.
Voir ces articles de La Croix (pour abonnés seulement): un et deux.
Et la même information ici:
http://nsae.fr/2017/10/27/traductions-liturgiques-le-pape-desavoue-le-cardinal-sarah/
Ainsi que par exemple ce texte très critique contre le Pape:
http://benoit-et-moi.fr/2017/actualite/le-pape-corrige-le-cardinal-sarah.php
Les NDE représentent pour moi une sorte d’esquisse de ce à quoi peut ressembler l’au-delà (voir l’excellent livre du Dr. Jourdan).
Et voilà qu’un livre sur les mediums, meilleur que ce que j’avais lu précédemment, « Le test », de Stéphane Allix (Albin Michel), me montre qu’il existe apparemment un aspect bien différent de l’au-delà ! D’où ma perplexité ! J’avais lu un article de Stéphane Allix qui ne m’avait pas convaincu. Puis la lecture du début gratuit du livre, sur Kindle, m’a donné envie d’en lire plus.
La première partie du livre raconte notamment l’histoire d’un medium qui a découvert peu à peu ses pouvoirs, dès son enfance. La façon dont c’est raconté par S.Allix rend la chose tout à fait croyable.
Et une séance de ce medium, en contact avec les amis et la famille décédés de l’auteur, sans que celui-ci ne prononce un seul mot (le medium avance en somme à l’aveugle !!) donne vraiment à penser.
Que sont ces ombres qui s’expriment de façon floue et allusive? Et par ailleurs que sont ces êtres, nombreux, que le medium – quittant son corps – a vu une fois, circulant au milieu des clients d’un supermarché?
Les sceptiques refuseront tout cela. De mon côté je suis impressionné, et je prends note !
L’au-delà est peut-être bien plus compliqué que les NDE ne le laissent penser ! !
Ah! One more thing !
Je me rends compte, à la réflexion, que j’avais écarté de mon esprit le dernier livre du Dr Charbonier, qui est devenu une sorte de gourou des contacts de type mediumniques. Son livre « La chose.. » m’avait laissé perplexe – j’avoue que je n’ai toujours pas compris/retenu ce qu’il appelle ainsi. Toujours est-il qu’il organise des séances de prise de conscience, bon pourquoi pas; il a toujours une image de Padre Pio, et c’est cela qui a fait « tilt » finalement ce midi. Ces gens de l’au-delà qu’il contacte, ou qu’il amène les gens à contacter, jouent le rôle d’anges. Je ne dis pas « sont des anges », pour ne pas en dire plus que ce qu’on peut cerner à ce stade.
Et ce serait cela, l’autre dimension de l’au-delà: non pas des gens qui sont dans un nuage de bonheur (NDE classique), mais des gens qui errent parmi nous, peut-être pour nous aider – ou pas. Et puis il y a aussi les NDE négatives, affreuses, à ne pas oublier.
Enfin… Tout cela fait un au-delà!
Le début de notre messe quotidienne est souvent marqué par l’insistance du prêtre à nous dire qu’il faut demander pardon parce que nous n’avons pas fait assez d’efforts…
Ce n’est pas ma conception de la spiritualité; ni non plus du péché et du pardon. Il ne s’agit pas d’abord de faire des efforts.
Je me constate pécheur – c’est à dire limité dans mon amour. Je sais aussi que je fais des péchés.
Mais surtout, et c’est beaucoup plus important, je souhaite entrer davantage dans l’amour du Seigneur. Je me reconnais « aimant peu »: non par une « absence d’efforts », mais parce que j’en suis là où j’en suis…
Comment progresser? Mais.. en se remettant entre les mains de Dieu ! On progressera beaucoup plus ainsi que par notre volonté.
Penser « volonté » (efforts), pour moi c’est un manque de confiance en l’amour du Seigneur qui ne demande qu’une chose, c’est que nous nous assouplissions, que nous nous détendions pour sentir de plus en plus finement des choix possibles, des envies nouvelles, des douleurs nouvelles dans les autres et en nous-même. Nous deviendrons doux (Je reconnais Seigneur, que je suis loin d’être doux – mais je sais que ce n’est pas par des efforts que je deviendrai plus doux: au contraire, c’est par le laisser-aller entre tes mains !! :-)
La spontanéité a un rôle essentiel, pour apprendre à se connaître: il s’agit d’être soi-même, dans l’amour.
Seigneur, montre-moi mon chemin d’amour ! Je me remets entre tes mains.
Un prêtre raconte l’histoire suivante. Un homme, avant la messe, demande à se confesser; et il récite: « J’ai manqué au 7° commandement, deux fois; et au 3° commandement, une fois ». (Je ne sais plus si c’étaient ces commandements-là, dont je n’ai d’ailleurs pas vérifié ce qu’ils sont).
Si j’avais été le prêtre, j’aurais « repris la main », et demandé:
P – Comment vous appelez-vous? Quel est votre prénom?
– (Supposons) Antoine.
P – Antoine, est-ce que dans la semaine passée, vous avez montré de l’amour envers quelqu’un? Est-ce que vous avez aimé?
– ….
P – Oui, est-ce que vous avez fait des actes d’amour?
– Je crois.
P – Bon ! Eh bien c’est cela qui intéresse le Seigneur !
P – Et maintenant, Antoine, tournons-nous vers le Seigneur: imaginez que vous êtes auprès de la croix, que Jésus est là, encore vivant. Est-ce que vous pouvez vous représenter cela?
– …
P – Parlez à Jésus, il est là! Essayez de lui dire quelques mots!
– Jésus, … (silence)
P -C’est bien ! Le Seigneur vous aime. Je vais vous donner l’absolution.
(Je reproduis ici un ancien billet – avril 2006 – du blog « Parler du web », que je souhaite modifier et j’avoue ne plus savoir comment faire! D’où le texte ci-dessous – Mais voir aussi – et peut-être d’abord, le texte sur mon site actuel).
Des échanges de vues ont eu lieu récemment au sein de l’association de webmestres chrétiens Eklesia.net (aujourd’hui disparue) sur l’utilité ou non d’un site web pour une paroisse.
D’un côté il est clair que, si ce site n’a que des informations pratiquement invariables les membres de la communauté n’auront guère de raison d’y venir. Il serait intéressant d’ailleurs de savoir s’il existe des groupes locaux (non chrétiens), genre association ou autre, dont les membres se rencontrent physiquement et qui ont en plus un site web actif pour s’informer et discuter; ou bien si en quelque sorte les sites web servent surtout à relier des gens qui n’ont pas de liens par ailleurs!
Par contre un certain nombre d’objectifs demeurent pour un site paroissial:
– D’abord, pour les nouveaux arrivants dans la commune, leur permettre de disposer des informations minimum sur l’endroit où prendre contact, pour les catéchismes etc. Et de même, pour les non-pratiquants habituels qui veulent préparer un mariage, etc.
– Ensuite, si l’église est intéressante du point de vue artistique, donner ses heures d’ouverture, et proposer une réflexion associant culture et foi: il y a là un énorme travail possible, pour permettre aux pierres, vitraux, etc. de témoigner de la foi de ceux qui ont réalisé ces édifices!
– Et enfin, profiter de ce contact que les visiteurs occasionnels du site ont avec l’Eglise pour leur proposer des liens vers des sites où ils trouveront une pâture intellectuelle et spirituelle: Port Saint Nicolas, Cathonet, le Cybercuré, le Portail du mariage et du couple, la Maison Arc en Ciel, etc.
Une participante de cet échange ajoute: “Le site doit témoigner d’une communauté qui vit, avec des photos récentes”. Et surtout il doit y avoir “quelques lignes fraternelles et accueillantes quand il s’agit de ‘demander le baptême de son enfant’ ou ’se marier à l’Eglise’, et pas des pages qui commencent par ‘il faut impérativement contacter le curé un an avant la date prévue du mariage’ ou ‘ne peuvent se marier à l’Eglise que des personnes qui n’ont pas déjà été mariées religieusement’…
————–
Post scriptum: l’utilisation de ce billet (reproduction tel quel ou modifié) est libre et encouragée!
PS 2: – Voir un article complémentaire, “Dix questions avant de créer un site chrétien“ (WayBack archive)
– Voir aussi, sur le site “Choisis d’aimer”, le texte Sites web chrétiens: quelques réflexions
Je crée une nouvelle page, « Nouvelles notes« , qui a vocation à rassembler, par thème, des textes qui me semblent importants. Un peu le genre de textes que je mets sur Facebook.
Ce billet vise à permettre les commentaires, ci-dessous !
On le sait, il y a des chants qui, théologiquement, ne sont pas corrects, l’exemple le plus célèbre étant le « Minuit chrétiens » (« apaiser le courroux de Dieu »), que le cardinal Lustiger avait interdit dans son diocèse.
Hier à la messe deux chants m’ont paru, sinon erronés, et tout cas peu satisfaisants spirituellement.
L’un est un chant de Taizé (que je ne connaissais pas), qui affirme bravement, en espagnol, que celui qui suit la route de l’amour ne se fatigue pas, et « ne fatigue pas » (les autres je suppose). Voilà une vision bien optimiste ! Le chemin de l’amour me paraît au contraire comporter bien des fatigues. Et comme nous ne sommes pas parfaits, tout au long de ce chemin, nous devons aussi fatiguer les autres .. (et « fatiguer Dieu » aussi, si nous en sommes toujours dans la même situation qu’à l’époque d’Isaïe – 7,13 !).
L’autre, plus connu je pense, est: « Je suis trop petit pour faire de grandes choses.. » C’est de Thérèse de l’Enfant Jésus, et spirituellement on peut dire cela… mais en même temps Thérèse est la preuve du contraire!
Au contraire: parce que nous sommes petits, si nous sommes petits, Dieu fera de grandes choses.
« Fais-moi découvrir combien je suis petit; fais moi devenir tout petit! Et tu pourras, Seigneur, faire de grandes choses! »
Tout cela est sous-entendu dans la pensée de Thérèse. Mais il ne faudrait pas que le chrétien déduise, de la formulation du chant, que de grandes choses ne se feront pas à travers lui.
Depuis quelque temps, je me suis lancé un peu plus dans la prière, par exemple avant la messe quotidienne et après la communion à cette même messe.
J’explique cela dans « Fais le silence » et dans « Silence » (peu différent du précédent).
Cela comprend un engagement du corps, qui se concentre pour s’harmoniser avec le silence extérieur…
Et voilà qu’en repensant au « Rire de Clotilde » je me suis dit que je pouvais, dans la prière, procéder de même à une sorte de manipulation intérieure pour me disposer à prier: sentir ma poitrine et mon coeur s’élargir, une paix me remplir.
Créer une attitude intérieure. Sentir la prière s’épanouir en moi.
Ce billet amical, mais quand même un peu critique, s’adresse aux chanteurs qui, lors d’une messe, chantent trop vite.
Qu’il s’agisse par exemple du chant accompagnant la communion, ou bien-sûr du psaume, on a l’impression parfois que le chanteur ne pense pas aux paroles qu’il est en train de chanter ou de faire chanter: il chante, trop vite!
Alors qu’il s’agit de moments méditatifs, où le chantre doit prier, et porter la prière commune par sa façon de prier en chantant. Où l’on puisse entrer dans la prière en s’appuyant sur lui.
Où le chanteur prenne son temps, et exprime par son chant ce que disent les mots !
D’où le titre de mon billet, allusion certes à la route de Gaza (Actes 8,26), mais, d’abord, supplique aux chanteurs:
Priez, et faites-nous prier !
(Elément pour interview)
J’ai la conviction qu’il existe un ou des êtres supérieurs qui se manifestent à nous si nous acceptons d’entrer en contact avec eux.
Ces Etres, ou cet Etre, nous l’appelons Dieu.
L’être supérieur que nous appelons Dieu s’est révélé à nous principalement en Jésus.
A la messe en semaine, après la communion, un grand silence s’établit.
Chut, ne tousse pas! Ne bouge pas sur ta chaise!
Ecoute le silence!
Fais le silence! Ne le trouble pas!
C’est un moment privilégié pour moi.
La durée est fixée par le prêtre. A un moment il quittera son siège, et parlera. Mais pour l’instant je suis là, avec Dieu. Nous sommes là.
Le silence a une épaisseur. Je l’écoute, je vis en lui, sans m’occuper de la durée, qui, je le sais, sera assez courte.
« Le silence, ce n’est pas l’absence de bruit; c’est la présence de Dieu » (D.Ferry).
« Une messe sans silence est comme un pain sans sel » (Pascal Desthieux).
J’ai écrit le 8 mai une version un peu différente, qui est sur https://charismaticsonly.wordpress.com/
La « qualité » (l’absence de qualité) des sites web est souvent assez sidérante.
Ceci est un bref billet, que je compléterai éventuellement.
Je note que:
– Très souvent les sites – d’associations ou autres – sont touffus, avec divers menus à divers endroits de la page. Il manque à l’auteur /aux auteurs la clarté d’esprit: se placer du point de vue du visiteur.
– Dans d’autres sites – surtout des sites marchands – ce qui manque c’est une analyse logique précise du parcours/ des parcours que les visiteurs / acheteurs sont amenés à faire. Combien de fois on doit revenir au départ et refaire certaines opérations parce qu’on n’a pas compris ce que l’auteur du site voulait dire / voulait qu’on fasse.
Autre chose, qui concerne plus les associations: beaucoup n’ont pas compris que les adhérents de l’association vont rarement sur le site! Ils attendent qu’on les informe par mel – ou autres moyens style sms!
Voir à ce sujet l’article: « A quoi sert un site web paroissial« .
Et puis naturellement il y a le RSS, dont trop peu d’internautes – et de webmestres – ont compris l’intérêt, et la puissance.
Encore un texte sur le pardon…
Je vais aller, ce mardi, à la messe quotidienne de la Communauté du Chemin Neuf. Le mardi, c’est le jour où il est parfois prévu une « réconciliation »: après l’homélie la messe est interrompue pour une dizaine de minutes de silence, qui permettent notamment à ceux qui le veulent d’aller trouver un frère ou une soeur, pour parler ensemble et le cas échéant demander ou accueillir un pardon.
Pour ma part, ce mardi, je sais qu’une partie de mon coeur contient un sentiment vigoureux: j’en veux beaucoup à quelqu’un (qui ne sera pas là).
Alors, pendant ce « temps de réconciliation », vais-je trouver une façon de changer mon coeur, d’aller vers le pardon?
Il faudra que les saints et les saintes à qui je demanderai leur aide trouvent bien le chemin de mon coeur! Car ce ne sera pas facile.
Le but serait, me dit Catherine, d’arriver à dire intérieurement: « Je te pardonne », en le pensant vraiment. Quitte à le faire et à le refaire à nouveau à de prochaines occasions; car la blessure est profonde et ne guérira sans doute pas en une fois.
« Je te pardonne! »
Je ne parle pas ici de le dire à la personne elle-même; car c’est là toute une autre histoire: de respect de l’autre; de charité.
Si cela se trouve elle n’a même pas conscience de m’avoir blessé…
Notre paroisse a une nouvelle église, et l’annonce partout… sous le nom de « Centre pastoral ».
Certes si on regarde bien l’enveloppe, on voit marqué « Diocèse de X. »; mais c’est un tampon rajouté.
Pour le « voisin moyen » dans la boite aux lettres de qui je vais placer ce pli, c’est une pub comme d’autres… (que je mettrai même dans les boites qui ne veulent pas de pub?)
Mais surtout, « Centre pastoral » cela évoque l’écologie, l’agriculture; la vente de produits ruraux…
Encore cette « langue de buis » (d’autres disent « langue de Canaan »), que les chrétiens utilisent sans trop savoir ce que cela veut dire exactement…
Centre paroissial, cela aurait été plus clair? Trop clair?
« My 2 cents », comme on dit de l’autre côté de l’eau.
Essai d’une variante du « Je vous salue Marie », avec laquelle je puisse prier en pensant vraiment ce que je dis:
Je me tourne vers toi, Marie,
toute amour auprès du Seigneur;
choisie entre toutes les femmes,
et mère de Jésus.
Sainte Marie, notre mère,
prie pour nous
pauvres humains,
maintenant et à l’heure de notre mort,
Amen.
Oui, j’ai une dette envers Dieu: je lui dois beaucoup. Il m’a tant donné, et me donne tant.
Supposons que j’aie, pour ma part, rendu de grands services à quelqu’un que j’aime, et qu’il me dise « Je ne sais pas comment te remercier ». Je lui dirai peut-être: « C’était un plaisir! Je t’aime! »
C’est cela que Dieu nous dit!
Le texte de Matthieu parle des dettes que nous avons envers Dieu. Mais au lieu qu’il faille que je lui demande de me « remettre » ces dettes, je comprends que Dieu me dit: « Ne t’occupe pas de la dette que tu as envers moi: tu vas voir, tu ne penseras plus qu’à l’amour si tu vis vraiment en moi. »
« Mais, ajoute-t-il, il y a une condition, un passage obligé pour vivre dans cet amour: c’est que tu pardonnes vraiment aux autres; et que tu ne considères pas qu’ils ont une dette envers toi. »
Oui, cher Dieu, ce n’est plus en termes de fautes, de dettes, de pardon à obtenir, que se situe la relation avec toi; mais en termes de vie dans ton amour: en vivant dans l’amour avec les autres.
J’ai une dette envers Dieu. Et le Psaume 116,12 annonce déjà l’action de grâces, l’eucharistie:
« Comment rendrai-je à Dieu tout le bien qu’il m’a fait? J’élèverai la coupe du salut ».
« Je vivrai de bonheur et de grâce,
de l’amour que son coeur m’a donné. »
(Exo)
Dieu aime-t-il tous les hommes? Devons-nous aimer tous les hommes?
Jésus aimait-il tous les hommes?
Par exemple aimait-il Judas? Il l’appelle son ami (Mt 26,49); mais dans le même évangile de Matthieu il y a des passages sévères sur ceux qui seront « maudits » et envoyés dans le feu éternel par le Fils de l’homme… (Mt 25,41)
Sur Judas, Maria Valtorta a de très belles pages, où l’on voit Jésus, mois après mois, s’efforcer de le ramener vers l’amour. Il l’aime.
Pour les « maudits » je suppose que l’interprétation classique est de dire qu’ils sont quand même aimés de Dieu (et que c’est par amour qu’il les envoie dans le feu éternel?). Pour ma part je me rallie plutôt à la thèse selon laquelle, au purgatoire, ceux qui refuseront définitivement l’amour ne pourront, de ce fait, pas y participer: ils se détruiront eux-mêmes.
Mais j’en viens à la question centrale que je voulais aborder: j’imagine une rencontre de réconciliation, où un chrétien se retrouve face à ceux qui sont, ou ont été ses ennemis.
Puis-je dire à l’autre que je lui demande pardon ? S’il est chrétien, il comprendra peut-être ce que je pense vraiment par là: que mon amour a été, forcément, limité, et que s’il avait été plus grand le conflit aurait pu évoluer différemment.
S’il n’est pas chrétien, il y verra sans doute, à tort, un aveu de faiblesse ou de culpabilité.
Alors qu’il ne s’agit pas du tout de cela: mais d’une attitude complète de remise entre les mains de l’amour. Je sais que mon amour est limité, et donc que je n’ai pas montré à l’autre le visage infiniment aimant du Christ.
En ce sens je peux même imaginer une situation extrême où je suis face à un homme qui a été un malfaisant épouvantable: disons Hitler… Et je pourrais, si ma capacité d’amour est déjà assez grande, lui dire que je lui demande pardon.
Pas du tout, évidemment, que je lui pardonne. Ce n’est pas de cela dont je parle. Et il n’appartient pas à qui que ce soit de pardonner à un tel homme.
Mais que je lui demande pardon de mes faiblesses, qui, comme je l’ai dit plus haut, n’ont pas fait de moi, face à un être comme lui, une véritable incarnation de l’amour. Cela rejoint ce que je dis du péché dans mon livre « Le fait Jésus » (p.31): je me reconnais extrêmement pécheur.
Pour aller en quelque sorte plus loin, mais différemment, Bernanos imagine que Dieu lui-même demande pardon! Le père Duval-Arnould le cite dans son texte « Pourquoi suivre Jésus » (p.17):
» Ecoutez cette page de Bernanos que j’ai bien relue cent fois, et qui m’émeut toujours autant.
« Il y a quelque part en ce monde, en ce moment, une maman qui cache pour la dernière fois son visage au creux d’une petite poitrine qui ne battra plus, une mère près de son enfant mort, qui offre à Dieu le gémissement d’une résignation exténuée. Comme si la voix qui a jeté le soleil dans l’espace ainsi qu’une main jette le grain, la voix qui fait trembler les mondes, venait de lui murmurer doucement à l’oreille: « Pardonne-moi. Un jour, tu sauras; un jour tu comprendras et me rendras grâce; mais maintenant, ce que j’attends de toi, c’est ton pardon. Pardonne-moi ».
P.S. – Il me revient que dans certaines communautés il est prévu des temps de réconciliation: on va alors demander pardon à un frère. J’ai eu l’occasion qu’un membre du Chemin Neuf, à la messe à laquelle nous assistons régulièrement, vienne ainsi me demander pardon (pour une « broutille », de mon point de vue); c’est quelque chose que l’on n’oublie pas, tant l’amour s’exprime dans la démarche de l’autre.
Le livre « The singularity is near » de Ray Kurzweil explique que des superordinateurs, bien plus intelligents que l’homme, existeront sur terre d’ici une cinquantaine d’années, le développement des capacités des ordinateurs étant de plus en plus rapide.
Kurzweil suppose aussi qu’on aura complètement décrypté comment fonctionne le cerveau, etc.
Sur ce dernier point les expériences aux frontières de la mort (NDE) devraient rendre les prévisionnistes plus modestes: manifestement il y a « de l’au-delà » dans le fonctionnement de l’homme, au moins dans certains cas, puisque la vue, l’ouïe, etc. continuent parfois à fonctionner même quand le cerveau est complètement inactif.
Mais si on regarde maintenant ces futures « intelligences supérieures », à supposer qu’elles ne soient pas greffées sur un homme, on peut se poser quelques questions, et par exemple:
– Quelle sera leur « sensibilité » : sensations agréables ou désagréables, peurs, etc.?
– Auront-elles des désirs? des préférences autres que « logiques »; et, ces préférences étant forcément basées sur des hypothèses, quelle sera la méthode de choix, autrement dit quelles seront les valeurs?
– En somme, ces machines auront-elles de la volonté?
Je ne doute pas que certains penseurs proposent ou proposeront des réponses à ces questions; je n’ai d’ailleurs lu pour l’instant qu’une partie du livre de Kurzweil.
Mais le corps, pour nous autres humains, est loin d’être simplement un accessoire; nous sommes ce qu’il est. « Je suis un corps » écrit très joliment Benoît Billot (« Voyage dans le bouddhisme zen »).
Je pense aussi, comme chrétien, à cette phrase de la lettre aux Hébreux, à propos du Christ:
« Tu m’as fait un corps » (Hébreux 10,5).
Et le texte continue: « Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté »
Peut-être ces intelligences artificielles découvriront-elles qu’il y a un au-delà, comme les NDE semblent le prouver!
Addendum (22.9): J’ajoute, en commentaire pour ne pas trop allonger ce billet, une réflexion d’André Comte-Sponville dans son dernier livre.